15 septembre 2025

Une bonne audition, sans se ruiner : tout comprendre sur les aides auditives et le 100 % santé

Difficile de suivre une conversation dans un restaurant bruyant ? Vous avez l’impression de ne plus comprendre les dialogues à la télévision sans augmenter le volume ? Comme plus de six millions de Français, vous souffrez peut-être d’une baisse d’audition. Heureusement, se faire appareiller n’est plus un luxe inaccessible : grâce à la réforme du 100 % santé, il est désormais possible d’obtenir des aides auditives de qualité sans rien payer de sa poche.

Quand faut-il consulter ?

La perte auditive ne survient pas brutalement. Elle s’installe lentement, souvent à partir de 60 ans, et touche surtout les aigus, rendant les voix féminines et et les consonnes plus difficiles à percevoir. En cas de doute, la première étape est d’en parler à son médecin traitant. Il peut vous orienter vers un ORL, seul habilité à poser un diagnostic précis et à prescrire des aides auditives si besoin.

Mais bien avant d’arriver à l’étape de l’appareillage, il est essentiel de réaliser un bilan auditif complet, non seulement dans le silence, mais aussi dans le bruit. C’est ce que je propose au centre Appareil & Moi, à l’aide d’outils de pointe. J’ai investi dans le Framatrix, un test normé d’une grande précision (0,1 dB), qui permet d’objectiver les difficultés de compréhension dans le bruit. J’utilise également le test ACT, spécifiquement conçu pour affiner les réglages en milieu sonore complexe. Il mesure la capacité de vos oreilles à différencier deux sons simultanément.

Appareil & Moi se veut à la pointe de la prise en charge de la surdité, en combinant innovation, évaluation fine et écoute du patient.

Un accès facilité… mais pas sans obstacles

Depuis 2022, seuls les ORL peuvent prescrire les premières aides auditives (sauf exceptions rares). Cette exigence pose problème : la France compte seulement environ 3000 ORL, avec parfois des délais de rendez-vous très longs. Pourtant, ce passage est crucial : le spécialiste évalue les causes possibles de la surdité (bouchon de cérumen, otospongiose, presbyacousie…) et effectue un audiogramme. C’est cet examen qui permettra de mesurer le degré de perte auditive et d’orienter vers la solution adaptée.

En cas de renouvellement d’appareils auditifs, le médecin généraliste peut vous prescrire des appareils auditifs.

Chez l’audioprothésiste : un accompagnement sur mesure

Une fois la prescription obtenue, place au choix des appareils. L’audioprothésiste ne se contente pas de lire l’audiogramme : il écoute les besoins, le mode de vie, l’environnement sonore du patient. Car bien entendre, ce n’est pas qu’une question de décibels. C’est aussi pouvoir suivre une conversation dans un café, entendre les oiseaux le matin, ou parler au téléphone sans effort.

L’audioprothésiste propose plusieurs modèles, dont au moins un appartenant au panier 100 % santé, c’est-à-dire intégralement remboursé par l’Assurance maladie et la mutuelle. Ces appareils sont de classe 1 : performants, réglables, et parfaitement adaptés à la majorité des pertes auditives. Il a cependant ces limites pour vous aider à comprendre en milieu bruyant. 

Une phase d’essai gratuite de 30 jours permet de tester les aides auditives dans différents contextes de vie avant de prendre une décision. Le prix de l’appareillage inclut l’appareil, les réglages, la garantie de 4 ans et le suivi régulier.

 

Combien ça coûte ?

Tout dépend du type d’appareil choisi :

  • Classe 1 (100 % santé) : le prix est plafonné à 950 € par oreille. Ces appareils sont entièrement remboursés si vous avez une mutuelle dite « responsable » ou bénéficiez de la complémentaire santé solidaire (C2S). L’Assurance maladie prend en charge 60 % de 400 €, soit 240 €. La mutuelle rembourse le reste (jusqu’à 710 € par oreille).

  • Classe 2 : plus sophistiqués ou au design plus discret, ces appareils peuvent coûter jusqu’à 3000 € l’unité. Mais l’Assurance maladie rembourse toujours sur la même base : 240 € par oreille. La mutuelle n’est pas tenue de combler la différence, et le reste à charge peut être élevé.

Un suivi indispensable

L’adaptation à une aide auditive demande du temps. Le cerveau doit réapprendre à traiter les sons, parfois déformés ou amplifiés. C’est pourquoi un suivi est inclus dans la prestation : trois rendez-vous la première année, puis deux par an. L’audioprothésiste y ajuste les réglages, nettoie l’appareil et répond aux difficultés rencontrées.

Le suivi est clé : un appareil mal réglé peut n’apporter qu’un bénéfice partiel. Bien accompagné, on peut gagner jusqu’à 30 décibels de perception sonore, soit un véritable retour à une vie auditive active.

Si malgré tout, les difficultés persistent, une prise en charge orthophonique peut compléter l’adaptation. Le bon suivi est un garant de garder de bonnes performances auditives tout au long de la vie de votre appareillage. 

Un renouvellement possible tous les 4 ans

Après quatre ans, vous pouvez renouveler vos appareils auditifs. Ce délai est imposé par l’Assurance maladie pour éviter les abus, mais permet aussi de bénéficier des progrès technologiques réguliers.

 Pour un renouvellement, la prescription peut désormais être faite par votre médecin généraliste. Plus besoin de repasser chez l’ORL.

Bien entendu, vous pouvez garder vos appareils et je suis garante de continuer un suivi prothétique régulier. Malgré tout au delà de 5 ans, il est conseillé de changer d’appareils auditifs. Les micros et écouteurs sont des membranes qui vibrent, avec le temps, ils vibrent moins bien et vous entendez moins bien. Les études montrent que par moment vous entendez la même chose mais avec un effort d’écoute plus important. 

Attention aux arnaques !

Comme toute réforme financièrement avantageuse, le 100 % santé a suscité des convoitises. À son lancement, de nombreuses structures peu scrupuleuses sont apparues : fausses ordonnances, appareils jamais livrés, prestations inexistantes… En 2023, l’Assurance maladie a multiplié les contrôles. Il est donc essentiel de choisir un audioprothésiste diplômé, dont le diplôme doit être affiché en cabinet.

Et méfiez-vous des offres trop belles pour être vraies. L’efficacité d’un appareil ne dépend pas uniquement de sa technologie, mais surtout de la qualité de son réglage et du suivi proposé.

Testez votre audition facilement

Avant de franchir la porte d’un professionnel, vous pouvez faire un premier test rapide chez vous avec l’application Höra, développée par la Fondation pour l’Audition. Elle évalue votre capacité à comprendre des chiffres prononcés dans un bruit de fond, en seulement trois minutes. C’est un bon outil de dépistage, bien qu’il ne remplace pas une consultation médicale

En résumé

Grâce à la réforme 100 % santé, bien entendre n’est plus un luxe. La prise en charge complète des appareils de classe 1 permet aujourd’hui à tous de s’équiper sans reste à charge. Mais au-delà de la technologie, c’est l’accompagnement humain, la précision du réglage et la régularité du suivi qui garantissent un résultat optimal. Un bon audioprothésiste est donc le vrai maillon fort de votre santé auditive.

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